Hôpital Édouard Herriot, Lyon

L’importance de l’hôpital Édouard-Herriot dans l’œuvre de Tony Garnier n’est certainement plus à démontrer : matérialisation du dessein hygiéniste du maire de Lyon et des spéculations architecturales et urbaines de l’architecte ; à bien des égards, l’hôpital de Grange-Blanche s’assimile à un fragment construit de son projet de Cité industrielle au même titre que le quartier des États-Unis.

Sa valorisation et sa protection s’inscrivent aujourd’hui dans une démarche globale visant à appréhender le chef-d’œuvre de l’architecte dans un contexte plus étendu, qui inclut à notre sens, au sein du quartier médical de Grange-Blanche, l’école d’infirmières et la faculté de médecine de Paul Bellemain ainsi que plusieurs ensembles hospitaliers comme le centre Léon Bérard et l’hôpital d'instruction des armées Desgenettes de Lyon. Aussi, malgré les engagements des pouvoirs publics et la relative progression de la prise en compte du patrimoine Garnier par les maîtres d’ouvrages – on songe en particulier au bailleur social Grand Lyon habitat pour le quartier des États-Unis – la reconnaissance de l’œuvre de l’architecte tarde à venir. En ce sens, les enjeux hospitaliers et de santé publique ne sauraient s’imposer en occultant la valeur patrimoniale de l’hôpital de Grange-Blanche et son importance à l’échelle de l’histoire de l’architecture et du Mouvement moderne. À travers le cas emblématique de cet hôpital, c’est plus globalement le devenir du patrimoine du XXe siècle dans l’agglomération lyonnaise qui est véritablement interrogé.