La Maison de la Culture de Firminy, programme innovant issu des concepts de la Ville Radieuse et de la Charte d’Athènes, anticipe les formes sculpturales modernes en architecture.
Bâtiment figurant dans la série inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, 2016
Le bâtiment de 112 mètres de longueur est composé de 16 travées de 7 mètres coupées par deux joints de dilatation.
La toiture suspendue de portée théorique de 18,25 m présente en coupe, une parabole dissymétrique ayant une flèche de 1,30 m. Les appuis sont dénivelés de 2,95 m environ.
La couverture en dalles "Célium" repose sur 132 câbles représentant une longueur totale de 2500 mètres, composés chacun de 19 fils de 38/10. Les câbles sont groupés deux par deux, espacés de 235 mm; l'entr'axe de ces groupes étant de 1,75 m. Au droit des pignons et des joints de dilatation, le premier câble est placé à 41 cm de l'axe du joint et à 34 cm du pignon, les dalles Célium étant en porte à faux sur ces câbles.
Chaque câble est terminé à ses extrémités par un culot. Chaque axe est maintenu dans la position horizontale par deux bielles de Ø 36 mm pourvues d'œillet et dans la position verticale par des chaises en acier soudé.
Ces bielles sont fixées aux poutres de rive en béton armé par des fourreaux en tube de 60/70 traversant ces dernières et mis en place au coulage des poutres B. A., transmettant ainsi les efforts de traction à l'ossature en béton armé.
Cette disposition a permis de rendre la toiture complètement indépendante de l'ossature.
La mise en place de ces fourreaux a été faite au mm près et ce, notamment sur la façade est, de façon à donner des hauts et des bas de pente nécessaires à l'évacuation des eaux qui se fait à l'aide de deux gargouilles placées à chaque pignon.
Le réglage de la toiture est possible, soit de l'intérieur en agissant sur les étriers des câbles, soit de l'extérieur en agissant sur les écrous d'attache des bielles.
Le poids permanent de la toiture est de 80 kg/m² environ, il a été pris une surcharge climatique de 75 kg/m² et une variation de température de ± 27 °C.
Les dalles de couverture sont en béton cellulaire autoclayé Célium de 10 cm d'épaisseur; elles reposent directement sur les câbles.
Elles ont été choisies pour leur isolation thermique et pour leur qualité autoportante, une armature étant placée à la partie inférieure à leur fabrication.
Les dalles sont fixées aux câbles par l'intermédiaire d'étriers et plaques galvanisés.
Les joints sont bourrés au mortier de façon à réaliser un ensemble rigide sur lequel a été mis en œuvre le complexe d'étanchéité.
L'ensemble toiture étant complètement indépendant des longs pans et des pignons. Les relevés ont été réalisés en tôle galvanisée recouverte par l'étanchéité.
Dans la hauteur du dernier niveau, les cloisons intérieures ont été désolidarisées du complexe toiture pour tenir compte du mouvement de dilatation de cette dernière, et le vide a été obturé à l'aide de bandes caoutchouc collées à la fois sur les dalles et sur le haut des cloisons.
La représentation positive et négative du relief n était pas prévue. Tandis que la partie inférieure de la façade fut bétonnée, Le Corbusier décida de faire un relief dans cette paroi. On a suspendu pour quelques heures les travaux de bétonnage, afin de placer le négatif du relief dans le coffrage. La partie inférieure manquante de relief fut appliquée de suite après l'enlèvement du coffrage.
Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 7, 1957-1965
rue de Saint-Just-Malmont
42700 Firminy
France